La formation « pédagogie des documents authentiques et du texte littéraire en classe de langue » s’est déroulée à Tirana, du 14 au 18 octobre 2013. Elle a réuni 16 stagiaires albanais, relevant de l’école, du collège, du lycée et de l’université pendant 30 heures.
La question des documents authentiques, et du texte littéraire, dans la classe de langue est travaillée par un certain nombre de tensions, que l’on peut regrouper autour de trois axes :
- celui de l’importance de la « vraisemblance communicative », de l’importance didactique et pédagogique des documents authentiques en général et des documents à portée culturelle comme le texte littéraire en particulier
- celui du choix des supports et des activités langagières construites à partir d’eux
- celui de l’appropriation par l’apprenant de la langue cible
Ce stage a donc visé à aider les collègues, quel que soit le niveau où ils interviennent, à construire une professionnalité adaptée, en mettant en valeur l’importance de la cohérence didactique et pédagogique, et en soulignant la nécessité de l’ajustement continuel du praticien dans sa classe. Il s’est agi de travailler à la réunion des trois dimensions linguistique, culturelle et identitaire dans l’enseignement-apprentissage du français, de proposer et de réfléchir à de nouvelles pratiques mettant en jeu interactivité, appropriation et évolution. Il s’est agi de construire un bagage suffisant pour enseigner à partir des documents authentiques.
Le déroulement du stage a tenu compte de ces objectifs en centrant le travail des stagiaires sur plusieurs objectifs :
- savoir constituer un corpus de supports authentiques
- savoir activer un corpus au sein d’un projet
- savoir lier efficacement apprentissage de la langue et de la culture, grammaire et texte
- savoir anticiper sur la motivation et l’autonomie des apprenants
Le recentrage sur la notion de « document authentique » a conduit à analyser les ressources disponibles, les types de supports possibles (avec des supports tels le réseau social « facebook » ou encore l’album jeunesse, ou le video-clip de chanson…), l’anticipation des obstacles potentiels sur les plans linguistique, culturel et didactique, la construction d’une dynamique de projet au cœur de l’enseignement-apprentissage.
L’analyse des différents types de parole en classe de langue (émotionnelle, distanciée, plurielle, esthétique) a permis de définir le lire/dire/écrire à partir de documents authentiques fonctionnels ou non fonctionnels. Une typologie des documents authentiques a été construite avec les stagiaires et une analyse réflexive a été menée à partir de documents très divers, dont le texte littéraire. Les stagiaires ont travaillé autour des points suivants : les critères de choix des documents, les compétences à développer chez l’apprenant (linguistiques, socio-pragmatiques, culturelles), les activités langagières à innover (le carnet de lecture, le geste anthologique, le débat interprétatif, les exercices normés, les exercices non normés…).
Le travail des stagiaires s’est ainsi concentré à la fois sur l’analyse des documents présentés et la préparation du cours. Ils ont commencé la réalisation d’une banque de données, à partir de l’élaboration de fiches d’exploitation didactique et pédagogique de documents travaillés collectivement.
La grande force de ce stage est venue de l’implication des stagiaires vis à vis de la langue française et de leur profession. La mutualisation des pratiques et des réflexions a été remarquable, et extrêmement féconde. Une véritable entité existe, autour de la profession d’enseignant de FLE, chez ces collègues.
Françoise Demougin, Professeure émérite des universités Montpellier 3 et Montpellier 2
Liste de participants
Comptes-rendus de la formation
Documents de la formation
Rapports des participants
Photos de la formation
Démultiplications
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